La France a joué gros. Et les dés roulent encore. On voit bien ce qui, d'abord, l'obsède et guide sa conduite : éviter qu'un Occident rassemblé et chrétien ne semble, derrière l'Amérique, affronter de plein fouet le monde arabo-musulman. Chirac partage là-dessus la hantise du pape. D'ores et déjà, la France a recouvré du prestige partout où, dans le monde, l'hyperpuissance américaine exaspère. Elle a rameuté ailleurs, et chez elle, le mol et massif assentiment des partisans de la paix. Cela fait du monde.
Mais, en même temps, la France a pris le risque de creuser entre l'Amérique et nous un fossé impressionnant. Pour éviter, en Occident, de se trouver bousculée par la puissante machinerie bushiste, elle doit désormais convertir à ses raisons nos voisins du Vieux Continent. Cette partie-là n'est pas perdue, mais elle a mal débuté. L'ardeur spectaculaire mise chez nous à contrarier cette guerre irakienne a pour effet pervers de contrarier notre dessein européen, tant il apparaît qu'une partie de l'Europe renâcle encore à quitter, aussi peu que ce soit, l'orbe américain. Le projet européen n'est certes ni mort ni enterré. Mais il faudra attendre que le temps se fasse, pour nous, galant homme.
A Europa e os EUA têm de se manter na mesma órbita, a órbita da civilização ocidental. Não iremos nunca orbitrar a França. Esse tempo passou há muito. A França acabará por cair em si.
Sem comentários:
Enviar um comentário